samedi 30 juin 2012

Célébration des 150 ans de la Mission d’Orient à Saint-Pierre en Gallicante.
En 1862, le Père Emmanuel d’Alzon fait le projet d’acheter le Cénacle…
La fête des saints apôtres Pierre et Paul a été choisie pour marquer cet anniversaire, mais aussi pour débuter une tradition. En effet, les différentes congrégations ont l’habitude de faire des invitations à l’occasion de la fête de leur saint patron. Désormais, cela se fera le 29 juin de chaque année à Saint-Pierre en Gallicante.
Etant donné que le 28 au soir le Nonce apostolique célébrait à Notre-Dame de Jérusalem une messe pour le Pape, et faisait en même temps ses adieux à la Terre Sainte, et que le matin du 29 il y a toujours les ordinations chez les Franciscains, les Assomptionnistes et les sœurs Oblates de l’Assomption ont préféré célébrer tout simplement l’office des vêpres, suivi d’une conférence et du partage du verre de l’amitié, qui a réuni une soixantaine de personnes.
Ils ont été très heureux et honorés de la présence de Mgr William Shomali, évêque auxiliaire et vicaire patriarcal latin pour la Palestine, qui a présidé les vêpres, du Père Custode Pierbattista Pizzaballa, de Mgr Grégoire Pierre Melki évêque syrien catholique, de Mgr Joseph Kelekian, évêque arménien catholique, du Père Joseph Saghbini, archimandrite melkite et du Père Paul Collin ancien curé de Beershéva, successeur du Père assomptionniste Jean-Roger qui y fonda la paroisse de langue hébraïque. Plusieurs communautés de religieux et de religieuses étaient représentées auxquelles s’étaient joints des laïcs amis.
La conférence du Père Jean-Daniel Gullung, supérieur de la communauté et recteur du sanctuaire, ne pouvait qu’intéresser le public de Jérusalem, qui ne savait sans doute pas que le Père d’Alzon avait entrepris, dans les années 1861-1863, des démarches pour acheter le Cénacle en vue d’y établir un séminaire maronite, et acheter le tombeau de la Vierge (en fait le terrain de la Dormition) pour y établir les Religieuses de l’Assomption. Cela ne se trouve pas relaté dans les livres d’histoire, et nous ne saurons jamais si le cours de l’histoire en aurait été changé, et ce que serait le Cénacle aujourd’hui…
Ce projet est né suite à l’accueil dans son collège de Nîmes de huit jeunes syriens échappés au massacre des chrétiens du Liban et de Damas au printemps 1860, et dont le Père d’Alzon espérait faire le noyau d’un séminaire qu’il établirait à Jérusalem. Il comptait bien, à l’occasion du pèlerinage organisé à Rome en mai 1862 pour la canonisation des martyrs du Japon, s’entretenir de ce projet avec le cardinal Barnabo, Préfet de la Propagande, qui lui avait donné son accord. Mais à Rome, certains estimaient que l’argent de son héritage, dont il voulait faire bénéficier le Saint-Siège, serait mieux employé à soutenir le mouvement d’union à Rome d’une partie de l’Eglise bulgare. Le Pape Pie IX, lors de l’audience du 3 juin 1862 déclara, en s’adressant au P. d’Alzon : « Je bénis vos œuvres d’Orient et d’Occident ». Cette formule, restée célèbre à l’Assomption, a été considérée par la suite dans l’imaginaire assomptionniste comme une prophétie, puisque l’Assomption n’avait pas d’œuvre en Orient. Mais pour le P. d’Alzon, cette formule n’était pas une surprise absolue, puisqu’il avait, sinon des œuvres en Orient, du moins déjà des projets pour Jérusalem. Pie IX confirma, lors de l’audience privée du 6 juin, sa volonté de voir le Père d’Alzon se tourner plutôt vers Constantinople et la Bulgarie. Et c’est ainsi que le Père d’Alzon, estimant que le désir du Pape était expression de la volonté de Dieu, abandonna le projet de Jérusalem au profit de la Bulgarie, marquant un tournant décisif dans l'orientation apostolique de sa congrégation. Pour seconder les Pères dans cette mission, il sera amené à fonder en 1865 la congrégation des Sœurs Oblates de l’Assomption. Mais ceci est une autre histoire, dont nous aurons l’occasion de parler pour les 150 ans de leur fondation.
Deux lettres adressées à la Congrégation en mai 2012, l’une par le pape Benoît XVI et l'autre par le patriarche oecuménique Bartholomeos 1er de Constantinople, viennent encourager puissamment nos congrégations engagées dans cette Mission d'Orient, en Bulgarie, Roumanie, Russie, Grèce, Turquie, et Jérusalem.
P. Jean-Daniel Gullung, supérieur de la communauté et recteur du sanctuaire.

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