lundi 28 février 2011

Et pendant ce temps, le site de Saint Pierre poursuit sa vie …

Ainsi va la vie à Saint Pierre en Gallicante. Paisible pour les retraitants de la Mission d’Orient invités à une introspection afin de débusquer toute présence en nous de « logismoi », ces mauvaises pensées qui viennent frapper à notre porte.
L’échelle de la divine ascension illustre bien cette montée progressive mais semée d’embûches qui au final nous mène en Dieu, accueillis par le visage rayonnant du Christ.
C’est ce même Fils de Dieu qui nous éblouit lors de notre contemplation de l’icône de la Transfiguration. L’expérience des Apôtres devient alors la nôtre. Jésus nous montre le chemin. L’ascension de la montagne entraine bien des épreuves et des fatigues. Mais au terme, aveuglés par la lumière qui émane du Christ, nous entrons progressivement dans une nouvelle création.
Pendant ce temps, le sanctuaire de Saint Pierre poursuit sa vocation d’accueil de visiteurs et de pèlerins. Au terme de cette journée, nous comptabilisons près de 2000 pèlerins ayant franchit le seuil de notre propriété.
Certains de nos frères retraitants sont bien obligés de rompre le silence afin de répondre à la demande présente d’un groupe de lillois en recherche de confesseurs supplémentaires.
Et puis, n’oublions pas de relater le passage du conseil d’administration des Focolari, pas moins de 85 personnes venus accompagner en Terre Sainte leur présidente Maria Voce qui a succédée à la fondatrice du mouvement Chiara Lubich décédée en 2008. C’est en voisine – les Focolari sont propriétaires du terrain attenant à celui de Saint Pierre – que la nouvelle responsable du mouvement des Focolari a entrepris une visite de courtoisie.

dimanche 27 février 2011

Comme un livre d'images ...


Notre temps de retraite se nourrit de la spiritualité orientale. Depuis le début de ce week-end, le Père Thomas se fait notre guide et nous la dévoile comme on découvre un magnifique livre d’images riche en couleurs et en significations. Avant tout, pour faciliter notre retrait du monde, notre entrée dans le silence et la prière, notre regard s’est posé sur la personne du Christ en prière à Gethsémani. Regardons ses mains, leurs mouvements sont révélatrices d’un Etre totalement orienté vers Dieu : tout recevoir, « tout donner ! » …
Au cours de ces quelques jours de retrait, le silence est un moyen pour favoriser cette orientation vers Dieu, sans oublier cette remarque de Bernanos : " Garder le silence, expression étrange. C'est le silence qui nous garde. "
Les premières pages de notre livre d’image s’ouvrent sur l’icône de la Création du premier homme. Il est placé au centre du plan divin. Le dimanche célèbre à la fois le premier jour mais annonce aussi le temps de l’accomplissement.




Lors de son dernier entretien de la journée nous lisons, avec l’expertise du Père Thomas, l’icône de la Nativité. Voici la nouvelle Genèse, Noël manifeste ce qui restait à accomplir, l’Epiphanie du Fils, image parfaite du Dieu vivant.




Et pour que notre approfondissement de la spiritualité orientale ne demeure pas à un niveau théorique, la participation à une liturgie orientale s’avère indispensable. Nos pas se sont donc dirigés vers le vicariat patriarcal grec catholique. Accueillis par l’archimandrite Joseph Saghbini,  nous participons à la Divine Liturgie célébrée en arabe.


samedi 26 février 2011

Jérusalem, le rendez-vous de l’Orient

Vingt-cinq religieux et religieuses assomptionnistes d’Orient, réunis pendant neuf  jours pleins pour faire le point : cela fait sans doute un bail que l’on n’avait pas vu cela ! Mais il est vrai aussi que cela faisait un bon moment que la rencontre annuelle de la « Mission d’Orient » ne s’était pas tenue à Jérusalem. Et il est non moins vrai que ladite Mission doit préparer une échéance impressionnante : cela fera 150 ans l’an prochain que le P. d’Alzon, fondateur des Assomptionnistes, a entendu l’appel du pape Pie IX à lancer sa toute jeune congrégation sur le front de l’unité à retrouver entre l’Eglise catholique et les Eglises orthodoxes – ce qui l’amènera à fonder ensuite une congrégation féminine, les Oblates de l’Assomption, pour appuyer l’action de ses religieux en cette aventure.

C’est ainsi qu’Assomptionnistes et Oblates sont aujourd’hui présents, le plus souvent en proche collaboration, en six pays marqués par le christianisme en version orientale : de Moscou à Jérusalem, en passant par la Roumanie (trois communautés), la Bulgarie, la Grèce et la Turquie. Et presque toutes ces communautés sont représentées, depuis ce matin au sanctuaire de Saint-Pierre-en-Gallicante, animé par l’Assomption sur le mont Sion, juste en face du mont des Oliviers et tout près de la Vieille Ville de Jérusalem. Un panorama qui fait rêver... et un contexte politico-religieux compliqué !

Voilà pourquoi, avant même de se lancer dans de grands échanges sur le dialogue entre disciples du Christ en Orient, puis de réfléchir aux engagements de l’Assomption en ces régions – ce sera le programme de la semaine prochaine ! -, les Frères et les Sœurs participant à cette rencontre annuelle prennent le temps du silence. Car on n’entre pas en Terre sainte sans se déchausser, sans se libérer de tout ce qui alourdit nos semelles habituelles. Trois jours de retraite et une journée de méditation en Galilée (avec pour guide le P. Thomas Maier, jeune Père Blanc allemand, supérieur de Sainte-Anne de Jérusalem), un tel retrait ne sera pas de trop pour purifier le cœur et l’esprit, à la rencontre du Seigneur sur sa Terre, avant d’envisager les chemins à venir !


Michel Kubler, aa
(communauté de Bucarest, Roumanie)

N.B. Liste des participants :
= Jérusalem : PP. Alain, Jean-Luc, Pedro, Melchior, Victor ; Srs Giannina, Laurence, Anna Petra, Jeanne-Thérèse.
= Bulgarie : P. Daniel.
= Roumanie : PP. Gheorghe, Celeste, Lucian, Cornie, Michel, Fr. Gwenaël ; Sr Monica.
= Russie : P. Adrien ; Sr Regina.
= Rome : P. Jean-Daniel.
= Bruxelles : Sr Véronica.
= Paris : P. Benoît ; Sr Bernadetta.

Saint Pierre en Gallicante, un chemin de repentance

Depuis l’époque byzantine, il s’est trouvé une église sur le site de Saint-Pierre en Gallicante (Saint-Pierre au chant du coq), qui serait l’emplacement du palais de Caïphe, lieu du procès de Jésus et du reniement de Pierre. L’église actuelle a été construite en 1931 par l’Assomptionniste français Etienne Boubet. Dans les années ’90, elle a été magnifiquement restaurée par les soins de Robert Fortin, un Assomptionniste américain, alors recteur du sanctuaire, et de l’architecte palestinien Samir Kandah. En lien avec la commémoration du reniement de Pierre, le repentir est un thème omniprésent dans la décoration de l’église. Un parcours de l’édifice fait entrer, de plus en plus profondément, dans un esprit de contrition, ce qui en fait un lieu sans équivalent. 
Le niveau supérieur de l’église a été conçu par le P. Boubet dans des nuances de vert et de violet, couleur du repentir, et un faible éclairage naturel. L’autel est flanqué d’images de saints pénitents, au nombre desquels Dimas, le « Bon larron », et Sainte Marie l’Egyptienne. Au second niveau, un extraordinaire bronze, aux reflets bleutés, du Serviteur Souffrant, invite les visiteurs à contempler les prophéties d’Isaïe accomplies en Jésus. Des pèlerins convaincus feront bien d’éviter de suivre la foule qui poursuit son chemin et, au contraire, de prendre le temps de méditer les Chants du Serviteur d’Isaïe, sur le lieu où commença leur réalisation.
Du côté opposé à la statue, un escalier conduit à la chapelle de la crypte, où la pierre se fait vivante dans un sanctuaire de marbre blanc. Trois peintures dans le style d’icônes modernes ornent le lieu. Sur celle de gauche, un coq, perché sur un pilier, est penché vers Jésus, dont les mains sont entravées, et qui fixe son regard sur Pierre après son reniement. Le tableau du centre représente Pierre pleurant sa trahison. Et la peinture de droite figure la réconciliation, avec la question de Jésus : « Pierre, m’aimes-tu ? »  Dans cette crypte, le pèlerin ne peut s’empêcher de penser à ses propres manques de fidélité au Christ.

Le parcours conduit ensuite le pèlerin à l’intérieur du rocher situé sous l’église, dans une citerne transformée en cachot. Sur ses parois, des croix ont été tracées, au cours des siècles, par des pèlerins qui sont descendus dans ce lieu où la tradition rapporte que Jésus a été emprisonné pendant la nuit qui a précédé sa mort. Dans ce lieu sombre, on récite habituellement le Psaume 88, dont voici les versets 4 et 6 (en fait, 4 et 7. NdT) :

Car mon âme est rassasiée de malheur
et ma vie est au bord de l’abîme,
On me voit déjà descendre à la fosse …
Tu m’as mis au plus profond de la fosse,
en des lieux engloutis, ténébreux.

Sur place, un psautier présente cette prière en 80 langues différentes. Et, lorsque la récitation de la prière est terminée, il arrive que les guides plongent la cellule dans une obscurité glaçante.

Dans « la fosse », tandis que les pèlerins font l’expérience de l’abandon subi par le Christ, leur chemin de repentance se poursuit. Parmi les lieux saints, Saint-Pierre en Gallicante occupe une place à part, car il permet à beaucoup de pénétrer pas à pas le mystère de la Passion du Christ et de laisser monter, dans leur cœur, un sentiment de repentir.

(*) Article de Drew Christiansen dans America, The Catholic Weekly, 24-31 janvier 2011.

vendredi 25 février 2011

Les chroniques de Saint Pierre ... en gallicante


Au mois de février 2009, dans une grande discrétion, apparaissait sur la toile un nouveau site consacré au sanctuaire de Saint Pierre en Gallicante (http://www.stpeter-gallicantu.org/). Son ambition : présenter un haut lieu de pèlerinage situé à Jérusalem en proximité des murailles de la Vieille Ville.
Le site web de Saint Pierre en Gallicante vient tout juste de fêter ses deux années d'existence. Les pèlerins et les touristes sont de plus en plus nombreux a franchir le portail de la propriété soit un à deux milliers par jour selon les périodes de l’année.
En guise de cadeau d'anniversaire, « stpeter-gallicantu.org » s'offre deux extensions ; un blog et un profil Facebook.
            L’un et l’autre profitent de l’ouverture de la Session annuelle de la Mission d’Orient de l’Assomption qui se tient cette année 2011 dans les murs de Saint Pierre en Gallicante du 26 février au 6 mars.
            La rubrique « Actualité » du site de Saint Pierre en Gallicante étant en friche depuis quelques mois, ce blog, « Les Chroniques de Saint Pierre », veut reprendre le flambeau pour relater l’histoire et l’actualité de ce lieu.
            Bienvenus à vous qui feuilletterez les pages de ces « chroniques » qui dorénavant s’afficheront sur la toile.